Aujourd'hui nous étions une poignée de personnes à nous rassembler devant le Palais de Justice pour soutenir la fille violée par des policiers en Septembre 2012 et connue sous le nom de Myriam Ben Mohamed . Des centaines de personnes ont pourtant confirmé leur présence devant le tribunal en réponse à un appel fait par l'Association Tunisienne des Femmes démocrates pour soutenir Myriam dans son calvaire qui dure depuis presque deux années. Mais la différence devant l'engagement virtuel et le vrai engagement devient frappante ces derniers temps. Les gens préfèrent résumer leur militantisme dans des statut Facebook ou dans le partage d'une publication révolutionnaire. Appuyer sur un bouton semble être suffisant pour eux.
La nature nous a joué l'un de ses tours aussi et ils plu des cordes mais nous avons tenu à faire notre rassemblement. A un certain moment les policiers ont essayé de nous éloigner du tribunal mais nous avions réussi à résister face à leurs menaces. Nous avons aussi eu droit à des insultes venant de certains passants.
Selon les avocats le juge a été très agressif en s'adressant à Myriam et les accusés ont complètement nié les faits. Leur avocat est allé plus loin en précisant que Myriam a déjà eu beaucoup de relations sexuelles avant le dit viol commis par les policiers et comme si cela niait leur implication ou justifiait leur crime affreux.
Après toute une journée d'interrogatoires et de plaidoiries la chambre criminelle auprès du tribunal de première instance a condamné deux policiers accusés d’avoir violé la fille Myriam à sept ans de prison alors que le troisième a été condamné à une peine de deux ans de prison assortis d’une amende de 20 mille dinars pour avoir tenté délibérément de corrompre un fonctionnaire public.
Certes les flics ont été condamnés à une peine d'emprisonnement mais ce qui m'inquiète toujours c'est la réaction d'une grande partie de la société tunisienne face au viol . Pendant un peu plus de 24 heures j'ai eu droit à des insultes en guise de commentaires sur mes statuts soutenant la fille violée. La victime du viol est dans la majorité des cas perçue comme une fautive et elle est placée sur le banc des accusés. De plus La majorité des filles violées ainsi que leurs familles préfèrent ne pas porter plainte pour éviter les "scandales". En fin la majorité des hommes pensent que les femmes sont la cause de leurs propre viol: elles portent des vêtements provocants ou elles sont sorties seules la nuit sont les arguments utilisés pour justifier le viol.
Le viol reste un crime injustifiable et impardonnable et la honte doit changer de camp !