"Comme tous les combats qui ont fait avancer le monde , cette lutte repose sur une part vitale de rêve , le rêve fécond ."Mohamed Ben chicou "Les geôles d 'Alger.
Selon Wikipedia une flashmob c'est:
Une flash mob, terme anglais traduit généralement par foule éclair ou mobilisation éclair, est le rassemblement d’un groupe de personnes dans un lieu public pour y effectuer des actions convenues d’avance, avant de se disperser rapidement. Le rassemblement étant généralement organisé au moyen d’Internet, les participants (les flash mobbeurs ou flash mobbersen anglais) ne se connaissent pas pour la plupart. Le terme foule éclair s’applique généralement seulement aux rassemblements organisés via des médias sociaux ou courriels viraux (e-mails viraux), plus qu’à ceux organisés par des sociétés de relations publiques ou pour une « cascade publicitaire ».
Voici le lien pour voir tout l 'article : cliquer ici
Donc une flashmob est une forme d 'action pacifiste ne pouvant nuire à personne d 'aucune manière . Après une flashmob les participants se dispersent volontairement sans l 'intervention de quiconque.
Soucieux de la loi , soucieux de la sécurité , et de l'ordre , les internautes tunisiens ont décidé d 'organiser une flashmob contre la censure . L 'action consistait à s 'habiller en blanc , tenir un "machmoum"et observer une minute de silence tous les participants rassemblés au même endroit.
Le jour et l 'heure convenus je me suis déplacée avec quelques amis en train vers l 'endroit choisi . déjà Dans le train nous avons pu repéré un poulet . Il y 'en avait certainement d'autres .Tout au long du chemin , des messages nous parvenaient :
- 100 policiers sont a la station du train.
- Des gens ont été interdit l 'accès à la ville .
Un ami m 'a téléphonée pour me dire qu 'il était à la station du train et qu'il avait entendu les limiers murmurer : " ils arrivent bientôt , ils arrivent bientôt ".
Arrivés à la station tout semblait normal . Nous avons l 'ami et nous nous sommes dirigé vers notre destination. A 50 m , j 'ai entendu quelqu'un crier mon nom et celui de l 'un de mes amis . Et je me suis retrouvée face à face avec l 'un des policiers en civil à qui j 'ai déjà eu affaire le 21 Mai 2010 la veille de Nhar 3la 3ammar 1 alors que mes deux co-signataires de l 'annonce du rassemblement contre la censure étaient en état d 'arrestation .
Le bonhomme était accompagné de cinq autres agents qui se sont adressés à nous :
- "C..., Lina et compagnie dégagez d 'ici ". Vous n 'avez pas le droit de rester ici
Chacun de nous a répondu avec un ton de protestation . Nous avons essayé de leur expliquer que nous sommes juste venus pour boire un café paisiblement sans nuire à personne . Ils ont insisté pour que nous partons . Et j 'ai commencé à perdre mes nerfs ,susceptible , comme je suis. Personne n 'avait quand même le droit de nous interdire la circulation dans notre propre pays . Ils ont ensuite pris nos cartes d 'identité , ont enregistré nos noms. Et la discussion a repris . Ils ont bien sur pris leur position habituelle des gentils hommes innocents venus juste pour appliquer les ordres et les instructions et nous ont re -demandé gentiment de quitter les lieux . Quand nous avons insisté sur notre droit de nous balader librement dans notre pays , leur tons ont changé et la discussion allait devenir une discussion musclés. Ils nous ont conduit à la station du train Tout au long du chemin leur nombre augmentait .Et je voulais partir à une destination bien précise mais ils m 'ont expliqué alors que je n 'avais pas beaucoup de choix et que je devais rebrousser chemin . Alors j 'ai haussé le ton et j 'ai réclamé mon droit à une circulation libre dans mon propre pays . Un des barbouzes m 'a demandé de la fermer et d'obéir aux ordres si je ne voulais pas rentrer dans la voiture des policiers . J 'ai perdu mes nerfs et j 'ai commencé à hurler tandis que mes amis essayaient de me calmer et ils ont fini par me convaincre de monter dans le train à destination de la capitale.dans la station l 'un des agents m 'a demandé de ranger mon portable car il croyait que j 'allais l 'utiliser pour le photographier . une fois le train dans la station, Ils sont montés avec nous . Arrivés à la capitale , d'autres agents étaient à notre accueil.
Ils ont pris nos cartes d 'identité encore une fois et leur chef à annoncé qu 'il avait besoin de la fille. Je me suis dirigée vers lui et mes amis m 'ont accompagnée . Il leur a demandé de s'éloigner mais ils ont insisté pour me tenir compagnie et voilà une dispute verbale qui commence . Après, quelques minutes, ils nous ont demandé de nous disperser et de quitter les lieux immédiatement .
Un de nous a pris un taxi . L'autre est parti par un autre chemin et le chef des limiers nous a demandé de ne pas prendre l 'Avenue principale et a voulu nous conduire par un chemin désert et sombre. Mais nous avons refusé et ils ont failli nous tabasser . 'un d'eux jeune et inexpérimenté a voulu introduire sa main dans mon sac pour le fouiller . il a été surpris quand je lui ai annoncé fermement qu 'il n 'avait pas le droit de le faire .Nous avons fini par leur imposer le chemin que nous voulions prendre pour rentrer . Ils nous ont accompagné jusqu à la gare centrale de Tunis . La - bas il n 'y avait pas de train ... un accident , une panne . La SNCFT , comme toute société tunisienne qui se respecte , et comme tout le système tunisien qui respecte les citoyens n 'a pas informé les voyageurs de ni de l 'arrêt de la circulation des trains ni de sa durée .
A mon retour , tard la nuit après une autre aventure , j 'ai pu voir des commentaires m 'accusant d 'être la cause de l 'échec de la flashmob comme je suis indicateur . A ces gens là je dis venez me parler en face à face . Mes amis ont confiance en moi et je n 'ai pas besoin de vos jugements stupides .
Aux barbouzes :Merci de nous avoir accompagnés à la capitale c 'est la première fois que je me sens en sécurité dans un pays rongé par les vols, les braquages, et les harcèlements .
A l'homme arrété juste parcequ'il est passé par le mauvais endroit ( prés de nous) au mauvais moment ( notre accueil par les agents à tunis) et parcequ'il avait un machmoum : nous sommes vraiment désolé ; merci pour ta participation involontaire .
Aux militants de l 'UGET : arrêtés par les policiers à Tunis : Je sais que vous êtes braves . Merci les amis.
Aux internautes :Encore une fois nous n 'avons pas perdu la bataille .A bas la censure .