Dans mon pays l'histoire semble, encore une fois, se mouvoir avec prestance, ténacité et assurance dans la direction de l 'horizon d'espérance et de changements qu'ont ardemment désiré nos martyrs, nos blessés et toutes les populations, qui se sont soulevées à partir de 2008, de façon dispersée tout d'abord puis en rangs serrés ( de façon naturelle et spontanée) depuis la fin 2010...
Les événements se précipitent et les gens, jeunes et moins jeunes, prouvent de nouveau qu'ils n'ont plus peur effectivement et que ni les palabres qui se drapent de religion, ni les promesses prétentieuses et fausses de paradis ici et dans l'au-delà ne sont plus à même de les berner...
Un peu partout-à Sidi Bouzid, Regueb, Menzel Bouzayane, kasserine, Monastir, Hammamet, Tunis et sa ceinture de quartiers, dits populaires mais aussi dans les cités des classes moyennes..-les gens se soulèvent encore, une fois, se révoltent contre la confiscation de leur efforts par des parvenus qui s'avèrent être plus dictateurs et plus réactionnaires que le dictateur déchu, et expriment, haut et fort et à visages découverts, leur colère contre toutes les manipulations, les manigances et complots qui, de façon sournoise et lâche , visent à mettre un point final à notre transition démocratique et à faire enfiler une camisole de force à toutes les forces vives de notre pays ...
Un peu partout les choses bougent, la résistance s’organise et les expressions d'indignation se multiplient. C'est le cas de nos régions déshéritées, de nos villes délaissées, de nos jeunes privés de la joie d’être productifs, de nos femmes menacées dans leur dignité d’êtres humains, de notre administration et de nos services publics mis à mal et bafoués, de nos institutions mises au pas et saccagées , de nos simples gens qui s'aperçoivent qu'encore une fois, des assoiffés du pouvoir absolu et injuste se jouent de leur candeur et de leurs espoirs, c'est la cas aussi de nos artistes que des hordes sorties des bas-fonds de l'histoire persistent à vouloir réduire au silence...
C'est dans ce contexte qu'on voudrait encore une fois me réduire au silence, voire même m’ôter toute capacité de continuer à assurer mon devoir de témoin et d'actrice dans cette merveilleuse mutation que notre société continue à vivre de façon bouillonnante malgré toutes les forces obscurantistes, répressives et barbares...
Mon flair ne s'y est pas trompé. Encore une fois. L'été venant, beaucoup d'amis m'ont conseillé de me retirer de la vie publique pour quelques semaines afin de me ressourcer , de me relaxer, et de réfléchir à la suite des évènements. Les Salines Royales de France m'ont meme gentiment offert l'opportunité d'un séjour productif et très agréable à la fois ... Beaucoup d'associations et autres organismes à travers le monde m'ont invitée à des séminaires, ateliers et autres activités... Mes parents m'ont suggéré un repos réparateur dans leur havre de paix: Jerba...
Les tentations étaient grandes. Surtout que mon corps éprouvé réclamait quelques soins. Mais quoiqu'il m'est arrivé à moi aussi de me laisser des fois envahir par des sentiments d'abattement et de désespérance, j'ai réussi- de façon presque tout à fait naturelle et sans avoir eu beaucoup à y réfléchir- à surmonter toutes les fatigues, toutes les tentations, toutes les pressions même, et j'ai tenu à être ICI, et à vivre mon MAINTENANT de façon directe et accomplie.
C'est ainsi qu'au cours de cette soirée du dimanche 5 août, j'étais parmi ces Tunisiens et Tunisiennes qui ont bravé toutes les interdictions et qui sont descendus à l'Avenue Habib Bourguiba à Tunis pour exprimer-PACIFIQUEMENT- leur colère contre ce nouveau pouvoir qui ne pense et n'agit que dans le sens de faire perdurer son existence en tant que pouvoir- ABSOLU en plus- et qui ne semble pas du tout s’inquiéter du sort des gens et de leurs revendications essentielles dont la dignité, la liberté, l'égalité et l'emploi, voire même de elurs besoins les plus basiques comme de continuer à accéder à l'eau, à l'électricité, au service de nettoiement.
Dés les premiers instants un pressentiment envahissant m'a convaincue que je vais être visée de façon PERSONNELLE, CIBLEE et PREMEDITEE...
Des visages de bêtes sauvages et sournoises que j 'ai eu à connaître avant le 14 Janvier 2011 puis au cours de cette période de luttes et de répressions de janvier- février et d’août 2011, puis au cours de ces jjournées mémorables de 2012 avec leur point culminant du 9 avril, rodaient autour de moi et comme des hyènes assoiffées de sang guettaient mes mouvements.
Sur le terre-plein central de l'Avenue, en face du bâtiment combien odieux du Ministère de l'Intérieur, j'ai bien été matraquée et des coups violents sur la tête m'ont bien fait chavirer.
mais là -je el crois-c'étaient des coups qui ne m'ont pas nécessaireent visée puis PERSONNELLEMENT en tant que la blogueuse Lina ben Mhenni...
C'étaient plutot des coups qui ont visé la témérité et l'audace de ce eptit groupe qui a osé braver ces motards et motocyclistes dressés pour sévir... Beaucoup d'autres manifestants -filles et garçons-ont partagé avec moi cette première épreuve .
Ensuite, des ami(e)sm'ont signalé des mouvements de flics qui m'ont confirmé la justesse de mon pressentiment.
J'en ai donc tenu compte. Dans mes déplacements, en évitant de trop m'exposer et en faisant attention à tout ce qui m'entourait.
Mais est il variment possible de se soustraire à une meute déchaînée ? à des chiens de garde dressés pour mordre, briser les os et à traquer tout esprit libre?
Je n'étais plus sur l'Avenue. J'étais dans une petite ruelle perpendiculaire : la rue Bech-Hamba, la rue de Tunis connue comme un havre pour les gens de la presse et du journalsime.
Soudain, une attaque -éclair.
L'on s’attaque à moi. L'on m'isole du groupr dans lequel j'étaiss. L'on se emt à me tabasser et l'on me réclame mon sac-à-dos.
Je n'obtempère pas. au contraire: je réssite, ej em emts à crier et à les engueuler (les vidéos ayant circulé sur Facebook le prouvent bien), je rue entre leurs mains, je me débats comme il m'est possible de le faire quand on m'agresse... De leur coté, ces poulets qui se prennent pour des lions, s'agglutinent autour de moi: trois, quatre , cinq, six puis jusqu'à près d' une dizaine, me rouent de coups sur la tête, les bras, et les jambes, me déchirent mes vêtements, m’arrachent mon sac-à-dos et s'emparant de ma caméra.
Sous la pression de quelques manifestants et de quelques journalistes et parce qu'elles avaient bien assoui leur faim de mon corps frêle , ces bêtes féroces ont fini par me libérer... Tout en m'aboyant l'ordre d'aller récupérer ma caméra au 7 Septième ( Poste de police de Bab Bhar, à la Rue Ibn Khaldoun) .
Des journalsites qui ont assisté aux évènements écrivant le elndemain qu'ils ont négocié avec le sflics la récupération de mon appareil-photos et que le donneur d'ordre de l'agression leur a dit qu'étant blogueuse et non journaliste je n'étais pas autorisée à filmer (sic!)
Entre-temps, j'ai été amenée par un ami aux Urgences de l’Hôpital Charles Nicole. Le médecin urgentiste m'a bien assurée pour ec qui est de ma greffe rénale, mais a toutefois estimé nécessaire de me conseiller de me reposer et a estimé que les bosses , blessures, courbatures, et autres bleus qui m'ont été occasionnés méritaient bien un certificat de repos de 18 jours...
Aujourd'hui que je m’apprête à surpasser mes douleurs et ma faiblesse et à être de la partie dans la manifestation prévue pour la soirée du 13 août, pour dire combien je suis fière de ma féminité et combien je tiens à mes droits entiers et sans faille aucune de Citoyenne et d’être humain à part entière, je tiens à dire:
-Ma gratitude à tous ceux qui se sont solidarisés avec moi lors de l'agression en faisant tout leur possible pour y mettre fin et m'en extirper, aux journalistes, et animateurs et médias qui ont parlé de mon calvaire, et à tous ceux qui m'ont appelé ou appelé mes parents pour s'enquérir de mon état et m'exprimer leur sympathie, au médecin qui s'est bien occupé de moi, à mes ami(e)s qui m'ont entourée de toute leur sollicitude et de tout leur amour,
-à toute cette horde d'enragés et notamment à un certain chef et meneur d'agressions qui ne cesse de me prendre de cible et que je finirais par nommer un jour, que oui ils me font peur, mais que c'est bien cette peur-là quils me font qui me rend tous les jours encore plus décidée à les défier et à montrer au monde qu'un petit bout de femme tunisienne qui n 'a pour arme que sa passion pour la liberté est à-même de défier la répression la plus implacable qui soit;
- à ceux parmi les flics qui lors de leurs manifestations et sit-in de Janvier-février 2011 m'ont présenté leurs excuses et appelée à les soutenir dans leur lutte pour des conditions meilleures de travail et pour se transformer en police "républicaine", et à leur chefs qui sur les plateaux de télévision -ne cessent de pérorer pour nous faire croire qu'ils ont bien changé, que même si leurs donneurs d'ordre ont effectivement viré du violet dominant au bleu pas du tout clair, leur pratique, elle, persiste à être celle de la répression sanglante du peuple et de l'inconditionnalité la plus totale au pouvoir même quand il a tort sur tous les plans;
-à mes amis blogueurs avec qui j'ai partagé ces jours joyeux d'avril-mai 2010, qu'il y' a bien encore du chemin à faire. Chemin que je ferais avec vous avec la sincérité et l'engagement que vous me connaissez, quelles que soient les conséquences que j'aurais à subir. Cra personne n'a le droit de nous interdire d'exercer notre citoyenneté. Et surtout pas de témoigner ;
- à tous ceux, à travers le monde, qui m'ont fait confiance, qui m'ont soutenu en me gratifiant de prix, décorations et titres divers ou qui m'ont nominées pour d'autres récompenses que je ne leur ferais jamais regretter leur initiatives;
- à ceux qui me conseillent de porter palinte que j'y pense, mais que je ne suis pas tout à fait convaincue de l'efficience de telle démarche. M'en dissuadent le fait que les tribunaux ne siègent que pour emprisonner les fils du peuple (et je pense ici aux 45 personnes croupissant à ce moment même dans les cellules des prisons pour avoir manifester pour dénoncer les dépassements du gouvernement en place et pour réclamer leurs droits les plus fondamentaux notamment le droit à la vie) alors que les corrompus-agresseurs de tout acabit- trafiquants et oppresseurs continuent à sévir.