Le Centre Mohamed Ali de Recherches, d’Etudes, et de Formation (CEMAREF) organise du 14au 18 Décembre 2010 une formation pour les journalistes autour du thème des droits des femmes. Pour ceux qui ne connaissent pas le CEMAREF, il s’agit d’un centre de formation tunisien à activité non lucrative créé par l’Association Club Mohamed Ali en 1991 pour réaliser des missions de recherche, d’études et de formation. Le programme de la formation est diversifié. Il comprend des ateliers, des débats, ainsi que des interventions notamment par : Dorra Mahfoud, Fatma Azzouz , Monia Abed , Salwa Charfi et Moufida Belghith .
Lors de la journée d’ouverture les participants se sont présentés les uns aux autres, ont pris connaissance du programme de la formation, et ont suivi une intervention générale concernant le rôle des médias dans le développement des droits des femmes et assurée par Professeure Fatma Azouz.
La deuxième journée, deux ateliers ont été organisé. Le premier atelier ‘ Femmes et Politique’ a été animé par professeure Dorra Mahfoudh. Le sujet a été abordé de plusieurs angles. Le poids de l’histoire ne fut pas ignoré : de la phase de l’écartement des femmes des instances de l’état dans le passé on est passé à un renversement du stigmate visible dans la mise en avant de l’identité féministe. Différentes statistiques concernant la participation des femmes dans la vie politique ont été exposées et commentées par les participants. Par la suite Professeure Dorra Mahfoudh a exposé les différents obstacles de la participation de la femme dans la vie politique dont : les responsabilités familiales, les préjugés et perceptions inégalitaires quant au rôle des femmes, le manque des moyens de financement pour les campagnes et l’insuffisance de la socialisation politique. Elle a ensuite raconté sa propre expérience dans le monde des syndicats. Elle a expliqué qu’il lui a fallu deux années pour pouvoir s’exprimer lors des réunions et des assemblées. Elle a du prendre le look et le comportement des hommes pour s’intégrer dans le travail syndical. L’atelier a été clôturé par des questions ouvertes au débat dont : le rôle des politiques et de l’état, le rôle de la société civile, le rôle des associations des femmes/ féministes et le rôle des médias.
Le deuxième atelier a été animé par Maitre Monia El Abed et s’est penché sur le problème de la violence politique à l’égard des femmes ; un sujet qui est rarement abordé dans le cadre des conférences organisées par les différentes associations s’intéressant aux droits des femmes. L’atelier a commencé par la définition du mot ‘genre’ , ‘gender’ النوع الاجتماعي , pour ensuite définir la violence politique basée sur le genre. Les participants ont par la suite travaillé sur un exercice de brainstorming. Ils ont répondu à la question : quelle est la violence politique dont les femmes tunisiennes sont victimes ? L’exercice s’est terminé par des commentaires sur les textes juridiques concernant la participation de la femme dans la vie politique notamment la Constitution et le Code électoral, pour arriver à la conclusion que juridiquement l’égalité par rapport à la vie politique existe. Une conclusion qui a conduit les participants au débat de la différence entre les textes et la pratique.
En effet, théoriquement l’égalité existe. Cependant la réalité est bien différente. La femme est presque absente dans la vie politique et si elle y est présente, elle est souvent la victime de la violence politique. Les évènements du bassin minier furent un bon exemple pour illustrer cette différence. Durant ces évènements les femmes militantes ont subi différentes violences : physique, morale et même médiatique. Des violences qui ont été caractérisées par une agressivité et une humiliation supérieures à celles expérimentées par les hommes. L’atelier s’est terminé par un autre exercice. Les participants ont analysé la citation : ''Derrière chaque grand homme il y a une femme''.Les avis se sont divisés entre ceux qui voient que cette citation glorifie les femmes et ceux qui pensent que la citation est une manière de montrer que la femme est souvent liée à l’homme. Un long débat a commencé …
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