lundi 21 mars 2011

Lettre d'un citoyen Tunisien au Ministre de l 'Intérieur

Je publie ici une lettre écrite par Monsieur Mouldi Lahmar un collègue  qui travaille au Département de sociologie de la faculté des Sciences Humaines ey Sociales de Tunis. Je publie la lettre telle que je l 'ai reçue . 


Lettre ouverte à Monsieur le Ministre de l’Intérieur
  Commencez SVP par un programme de formation professionnelle et civique pour la police
                  Monsieur le Ministre, beaucoup de tunisiens, et je suis parmi eux, apprécient votre calme et votre prudence quand à la manière de gérer les innombrables problèmes du Ministère de l’Intérieur. Mais permettez moi de vous dire que  l’un de ces problèmes, et il est probablement le plus important, est celui de la formation à la fois professionnelle et civique du personnel de la police. Le langage de beaucoup de vos policiers, Monsieur le Ministre, leurs gestes, leurs techniques de recherche et  d’arrestation, les représentations dont ils se font de leur métier et de leurs rapports avec les citoyens, la réception qu’ils leur réservent au poste ou au commissariat de police, leur prédisposition à les aider, bref leur manière de faire leur travail nécessite une profonde révision. Beaucoup parmi vos policiers, Monsieur le Ministre, ont surtout appris comment faire peur aux citoyens, comment les intimider pour leur faire croire qu’ils ont de toute façon tord et qu’ils sont quelque part coupables. En d’autre mots, ils ont longtemps appris comment faire perdre au citoyen son honneur –les révolutionnaires l’ont plus tard réclamé avec force- ou comment fragiliser le citoyen au lieu de lui donner de la force civique.
                  Voici un exemple récent, très simple mais très significatif, qui vous éclairera beaucoup sur la qualité du savoir faire des policiers avec lesquels vous tâchez de veiller sur la sécurité de vos concitoyens et de notre pays : le samedi 12 mars, mon fils, élève en seconde, est allé –cartable sur le dos et en accord avec sa mère- de la Manouba à El-Menzeh 6  pour choisir un pantalon puis l’appeler pour venir le lui acheter.  N’ayant rien trouvé qui lui plaît, il  décide d’aller à pied à la station-métro du complexe sportif d’el –Menzah et de là d’aller à Tunis où le grand nombre de boutiques, croyait-il,  lui donnerait  plus de chance de trouver ce qu’il cherchait. Or ce fut  le mauvais choix, car il a rencontré sur son chemin la police. Tout à basculé en une seconde : 4 policiers à bord d’une voiture civile –des braqueurs ?!-foncent sur lui, n’ayant rien compris et ayant pris peur il commence à courir sans savoir où aller, mais les policiers l’attrapent et, devant  des passants « heureux de voire la police en train d’en  attraper un », le rouent, qui à coup de matraque, qui à coup de point au ventre, jusqu’à évanouissement.  Puis pendant environ 3 heures, durant lesquelles il a appris, de la bouche de ceux qu’li croyait représenter la loi et la morale, tous les gros mots qu’il ne connaissait pas, ils le gardent au poste d’el-Menzah 1 avec  d’autres malheureux élèvent arrêtés dans des circonstances similaires. Le pire c’est qu’ils l’ont « exposé » devant des victimes de vols pour vérifier  s’il était parmi « ces braqueurs qu’on cherche », et pour finir ils lui ont fait signer un engagement qu’il n’a même pas lu.
                   La police dit, Monsieur le Ministre, qu’elle était en train de faire une « opération de ratissage » après que certains élèves d’un lycée proche aient été victimes d’actes d’agression et de vols. Mais la manière dont la police s’est comportée n’est elle pas du même ordre que celui des  braqueurs, justement  faute de formation professionnelle et civique ?  Ceci ne mérite –t-il pas une enquête de votre part ? Ne mérite –t-il pas que vous  lui consacriez un moment de réflexion ? Et puis les informations qu’ils vous transmettent sur ce genre d’affaire sont elles crédibles ? Vous aident-elles à travailler ?  C’est quoi pour vous la police tunisienne d’après le 14 janvier ? Mon fils attend votre réponse.

Mouldi Lahmar
lahmarm@yahoo.fr 



5 commentaires:

  1. heureux que l enfant est encore en vie, cela n empeche que la police quelque peu que ce soit doit avoir un certain Balalaww qui fais peur aux eventuels braqueurs ou autre voleur pour avoir une certaine credibilite, meme si c'est pas bon pour l humanite,
    je verrais mal un policier demander a un voleurs, excuser moi monsieur , etes vous voleur ou braqueurs gentillement,
    la situation actuelle est que on a plus de delinquant ds nos rues que de gentil garcon comme ce malheureux enfant trouver au mauvais moment au mauvais endroit .
    l idee de la formation pourrait aussi englober un cours de psychologie et de figurisme, qui sache dechiffrer l action de chaque vis a vis afin de savoir si il est innocoent ou si il cache qq chose

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  2. dans les pays civilisé on arrête pas un enfant avec la force (de 0 à 17 ans il est consédéré comme enfant) on a pas le droit de l'intérroger sans la présence d'un parent ni de le blésser . Monsieur vous pouvez porter plainte chez la police de police .et j'espère que votre enfant va bien .une citoyenne tunisienne.

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  3. Au-delà de l'aventure malheureuse de votre fils, vous soulevez là un problème de fond qui mérite effectivement toute l'attention de ceux qui veulent un changement réel des mentalités et des modes opératoires dans notre pays. Si ce genre d'attitude/comportement n'était réservé qu'aux opérations policières, passe encore. Mais il y a bien pire. C'est la même attitude qu'on rencontre dans les commissariats de police même quand on est un adulte avec toutes les apparences de respectabilité d'une personne rangée et sans histoires qui vient se faire délivrer une carte d'identité ou un passeport. Je parle d'expérience personnelle. On s'adresse à vous sans aucune forme de respect et l'on vous oblige à entendre les expressions et les réflexions les plus désobligeantes. D'ailleurs, je me demande pourquoi on ne retirerait pas ces fonctions purement administratives à la police pour les confier aux municipalités ou à une administration civile.

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  4. ce n'est pas une excuse de faire du zèle ou de profiter de sont pouvoir ,un policier est au service du pouvoir public ,et je crois que nos policiers se croient encore sous l'ancien régime,je suis français et j'ai remarqué l'excès de pouvoir de certain fonctionnaires d'état ,douane policier etc...il faut que ces fonctionnaires comprennent qu'ils sont aux service du pouvoir public

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  5. très bonne idée de retirer à la police les fonctions administratifs ,et les confier aux municipalités ou à une administration civile.

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